Zoom sur les artistes en résidence : Émilie Philippot
Chaque semaine, retrouvez le portrait d'un artiste en résidence au Mac Orlan

Émilie Philippot, danseuse et chorégraphe
Émilie Philippot est une danseuse contemporaine et chorégraphe diplômée de l’École des Beaux-Arts de Nantes. Après avoir travaillé pour des artistes plasticiens et en scénographie, elle s’est dirigé vers les arts performatifs à Lisbonne au Forum Dança, PEPCC. Elle y rencontre Vitor Roriz, Sofia Dias, Vera Mantero, Loïc Touzé, Marlène Monteiro Freitas, pour les plus influents. Elle pratique parallèlement l'aïkido et yoga Ashtanga qui va influencer sa pratique.
Emilie Philippe a été interprète pour différentes compagnies (Uncanny, Nour). Aujourd'hui, elle est chorégraphe et danseuse pour la compagnie Heim qu'elle a créée.
La compagnie Heim et ses créations
En allemand, heim signifie le foyer, c'est aussi la racine de nombreux mots qui disent les multiples façons d'habiter le monde : Unheimlich (l’étrange), Geheimnis (le secret), Heimweh (le mal du pays).
La compagnie Heim, c'est ne jamais rester figé dans ses certitudes, partager les expériences, créer des espaces d’échanges et inventer des traversées. C'est autant de façons de répondre aux besoins actuels et de transformer les perceptions.
Pour ouvrir les imaginaires, la compagnie joue avec les oppositions, les détours, les logiques inattendues et les allégories. Il s'agit alors de construire un archipel d’images et de mouvements en dehors d’un rationalisme rigide. L’absurde vient bousculer le réel, et de nouvelles fictions émergent. La dignité devient alors un terrain d’exploration : comment des corps figés, assignés, peuvent-ils se mettre en mouvement ?
Une première création solo d'Emilie Philippot, Vi(n)cere, a vu le jour en 2021 et 2022. Son nouveau projet, Trémolo, s’inscrit dans sa continuité. Il prolonge la réflexion sur la peur, l’immobilité qu’elle engendre et les chemins détournés que l’on invente pour y échapper.
Trémolo, la nouvelle performance d'Emilie Philippot à découvrir le 11 octobre
Emilie Philippot et son équipe ont été en résidence artistique au Mac Orlan du 8 au 12 septembre pour leur dernière création Trémolo.
Trémolo est un projet pour deux danseuses et leurs radeaux. À partir de la figure de la Méduse, cette femme dont le regard pétrifie, Trémolo s’intéresse à déconstruire le mythe et questionne les injonctions qu'il charrie. En effet, Méduse n’a pas peur, elle est peur. Méduse est tantôt belle et séductrice, tantôt monstrueuse et effrayante. Cette figure a traversé les temps et nourrit l’imaginaire collectif. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
En revenant à Gorgô comme figure-source avec grognement rieur et moqueur, Trémolo n'évoque ni le tremblement, ni la peur, mais sublime ce qu'il y a d'existant par le renversement des croyances et la dissolution des peurs. Ici, Méduse n’est ni victime, ni vindicative, ni objet fatal, ni fantasmé.
Dans un désir irrationnel de distorsion des assignations, le duo dérive, digresse, cherche le sens dans le non-sens de leurs propres représentations. Trémolo déjoue la monstruosité attribuée à Méduse et s’égosille dans le chant romantique.
"Rêvoir" Méduse une énième fois, c'est défaire le sort et lui permettre de s'échapper de son propre mythe.
La représentation sera suivie d'un temps d'échange avec le public et les artistes.
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